La maladie parodontale est une maladie inflammatoire qui touche les tissus qui supportent les dents. L’accumulation de plaque à la surface d’une de celles-ci ou un traumatisme (une couronne mal ajustée par exemple) mène à une inflammation marginale des tissus, la gingivite. La gingivite est relativement commune : elle touche environ 90 % de la population générale. Non traitée, la gingivite peut conduire à la parodontite, caractérisée par la perte progressive du support osseux, menant à la mobilité, puis la perte des dents.
Aucune étude ne nous permet de déterminer clairement la proportion des patients qui, après avoir été informés par leur praticien, vont s’engager dans un traitement parodontal. On peut facilement imaginer que ce chiffre est faible. Chez ceux qui opteront pour un traitement, 11-45 % suivront adéquatement le protocole de maintenance, un élément important de l’approche standard.
L’acceptabilité du traitement parodontal est donc un réel enjeu. Dans un papier signé en 2010 , Shaddox et Walker, identifient à cet effet trois enjeux principaux. Résumons chacun de ces enjeux pour ensuite voir comment la Méthode Bonner apporte des solutions réelles prédictibles.
1.Diagnostiquer et traiter le plus tôt possible
En s’attaquant le plus rapidement possible à la maladie parodontale, il devient plus facile d’éviter les complications futures. Parce que ces maladies sont souvent indolores, les patients demandent rarement des soins. Ajoutons que les praticiens disposent de peu d’outil afin de diagnostiquer une maladie à un stade débutant et que visuellement, même certains cas avancés sont difficile à détecter. La maladie reste non diagnostiquée jusqu’à ce que la progression atteigne un certain degré de gravité, caractérisé par la perte osseuse au pourtour des dents et leur déplacement, puis mobilité.
En introduisant la microscopie clinique dans un cabinet dentaire et en analysant un échantillon de plaque dentaire lors des examens de routine, il est simple et rapide (3 minutes) de déterminer si un patient possède une flore de santé, de gingivite ou de parodontite et, selon le cas, intervenir immédiatement. Une fois l’échantillon prélevé, visiblement la motilité des microbes est probablement l’un des premiers éléments qui attirera l’attention, puis la présence de votre système de défense soit les globules blancs omniprésents dans les cas de gingivite ou de parodontite. En parodontite active, la présence de protozoaires, de type amibe (81 % des crevasses malades) ou du genre trichomonas est caractéristique, entourés de globules blancs morts qui forment le pus. La prévention devient facile puisque le problème étant énoncé, la solution s’ensuit d’elle-même.
2.Identifier et contrôler les facteurs qui contribuent à la maladie
L’étiologie principale des maladies parodontales demeure la flore pathogène, composée de bactéries, de champignons, de protozoaires et de cellules de l’inflammation qui entraînent une destruction directe et indirecte des tissus de soutien. Le surfaçage radiculaire ou la chirurgie ne permettant pas d’éliminer complètement la flore pathogène, les récidives sont inévitables . Ils permettent toutefois un soulagement des symptômes en retardant la maladie. Les facteurs de risque comme le tabagisme, le diabète ou l’âge sont difficiles à renverser, voire impossible.
Toutes nos observations cliniques permettent de conclure, après le traitement Bonner, à la disparition complète des bactéries pathogènes du groupe orange et rouge de Socransky, ceci alimenté par les tests d’ADN, dans la grande majorité des cas. Après quelques mois (en général 4), il est facile d’observer au microscope le rétablissement d’une flore normale, composée de bactéries en forme de points et de traits, immobiles. En allant à la racine de la cause, l’infection, le patient est à même d’éviter toute nouvelle récidive.
3.Engagement à long terme dans le traitement du parodonte
Après la phase active, la maintenance parodontale (supportive periodontal therapy) est une suite nécessaire dans la méthode dite standard à laquelle nous nous opposons. Sans celle-ci, plusieurs études démontrent une régression rapide de la santé parodontale des patients. Dans ce cas, il est difficile de complètement éliminer le risque de perdre des dents à long terme .
Suite à l’élimination complète de la flore pathogène avec la Méthode Bonner, aucun traitement de maintenance n’est nécessaire. Seuls les examens de routine sont d’augure. Le temps est notre meilleur allié. Sans les pathogènes, la gencive cicatrise et on verra l’os se reconstruire progressivement. Ajoutons que les objectifs du traitement sont clairs et fixés dès le départ de la thérapie ce qui facilite grandement la communication avec le patient : aucune crevasse parodontale au-dessus de trois mm, aucun point de saignement au sondage et une flore de santé caractéristique. L’indice Parodex nous permet d’établir le nombre de mm de poches parodontales que nous souhaitons voir disparaître.
Augmenter l’engagement des patients avec la Méthode Bonner
La Méthode Bonner a plusieurs avantages sur les autres types de traitements lorsqu’il s’agit d’engagement et d’acceptabilité : visuellement le patient est en mesure de comprendre la nature de sa maladie et il a un pouvoir d’action afin d’éviter la réinfection (élimination des sources de contamination). La Méthode Bonner permet généralement d’éviter la chirurgie, les rendez-vous répétitifs et génère la sensation d’être réellement guéri.
Comme tous les autres traitements, l’acceptabilité repose sur l’échange patient-dentiste bien entendu, mais dans le cas spécifique de La Méthode Bonner, aussi sur la visualisation des images du biofilm parodontal générées par le microscope. Visuellement, il est facile pour une personne de comprendre l’importance de la maladie et de la nécessité d’un traitement face à une flore ultra-mobile et la présence d’animalcules pathogènes. Le test d’haleine réalisé avec la soie dentaire par le patient lui-même amène aussi une part d’engagement. Ce test à l’avantage de pouvoir être fait à la maison sur une base régulière pour suivre l’évolution de la guérison.
Afin d’augmenter l’acceptabilité du traitement, voici quelques éléments généraux à retenir lorsqu’il s’agit de discuter maladie parodontale avec un patient :
1.D’abord, assurez-vous d’avoir suffisamment de temps pour présenter le traitement.
Les patients auront généralement beaucoup de questions et ils seront davantage enclins à dire oui s’ils se sentent en confiance. Si vous n’avez pas assez de temps pour présenter le plan de traitement efficacement ou expliquer clairement la maladie parodontale et ses effets potentiels, invitez votre patient à une prochaine rencontre de consultation de 20-30 minutes, idéalement tôt le matin. Si vous avez une annulation, le patient pourrait accepter d’amorcer le traitement immédiatement.
2.Assurez-vous que le patient comprenne complètement le traitement.
Typiquement, un patient ne retiendra pas plus de la moitié de ce que vous lui expliquerai. Il est souvent naturel pour nous, dentistes, de mettre l’emphase sur le « comment », c’est-à-dire les étapes du traitement ou les interventions qui devront être réalisées. N’oubliez pas que le patient s’intéresse plus souvent qu’autrement au « pourquoi ». «Pourquoi faut-il faire le traitement maintenant et si non, quelles seront les conséquences ? ».
3.Les frais.
Le dentiste n’est généralement pas la personne la mieux placée afin de parler des frais de traitement. Les patients apprécient souvent davantage écouter votre personnel qu ils sentent à leur niveau de discussion. Une fois que vous aurez expliqué le traitement, n’hésitez pas à référer à votre équipe dentaire pour soutenir les choix du patient. Si vous avez un gestionnaire, celui-ci pourra compléter le plan de financement le plus confortable.
Bon succès!